Après environ trois semaines passées sur le terrain, on a trouvé notre rythme. J’ai l’impression de vivre en harmonie avec les saisons. Nous découvrons au loin un aperçu de la station radar abandonnée DYE II, un endroit fantastique qui nous ramène dans le temps. Mais avant d’aller découvrir l’intérieur de ce bâtiment on fait sécher notre matériel qui a pris l’eau durant les derniers jours. Un immense dôme est au centre de la bâtisse et on y trouve aussi beaucoup de chambres pour les anciens travailleurs qui y étaient envoyés pour des mandats effectués entre 1957 et 1980. Je serais restée pour explorer les lieux pendant des jours, mais on doit remettre les skis pour se diriger vers la sortie du glacier que nous atteindrons dans les prochains jours. La dernière partie de l’aventure se déroule dans un environnement complexe avec un lot de rivières à traverser et de petits lacs à franchir. Notre vitesse d’expédition ralentit, mais Je profites des moments passées dans les labyrinthes glacés pour contester à quel point le paysage est vibrant. On doit être vigilants et porter une attention particulière aux crevasses qui sont vraiment plus présentes sur cette portion de l’itinéraire. Les membres de l’équipe et sommes tous devenu des amphibiens. Nous nous déplaçons dans les cour d’eau. Les campements sont habituellement établis sur des lieux plat, mais ici nous n’avons parfois d’autres choix que de dormir sur des monticules glacés. Parfois, cela peut prendre des heures pour parcourir un seul kilomètre, mais la satisfaction de se frayer un chemin progressivement plus proche est immense. La sensation de revoir la terre et d’entendre les premiers oiseaux apperçus après tout ce mois passés sur le glacier est sublime. Le blanc de la neige laisse maintenant place aux jolies couleurs de la flore automnale de la partie ouest du Groenland. Les routes, les grattes ciels, la civilisation moderne et la vitesse à laquelle le monde urbain évolue m’apporte beaucoup de questionnements. Je sens toujours une sensation un peu spéciale lorsque je me remets à dormir de nouveau à l’intérieur entre 4 murs pour la première fois. Après un mois de repos, je me déplace au Québec chez des professionnels de la santé. Des spécialistes qui m’accompagne à chaque expédition chez qui j’ai suivi mon cour de secourisme en région éloignée. Marc Gosselin et Yannick Sisla établissent un plan d’urgence avec moi pour mon grand défi en Antarctique qui commencera bientôt.

Je me prépare à partir dans la plus grande expédition de ma vie, l’Antarctique en solitaire pendant plus d’un mois, mais avant de m’y rendre, je dois m’entraîner. J’ai choisi de le faire en traversant le Groenland d’Est en Ouest . Je co-guide une expédition qui part de Tassilaq, la 7eme plus grande ville en population là bas, fondée en 1894, et située sur une ile. Un endroit magnifique aux maisons colorées. On peut y trouver certains des meilleurs sculpteurs du Groenland au travail, qui fabriquent des Tupilak, des petits personnages taillés dan s en os avec une grande valeur spirituelle. L’Équipe prévoit partir pour un mois. On doit apporter beaucoup de matériel et plus de 30 jours de nourriture. On doit attendre le cargo qui approvisionne la ville, il contient les traîneaux d’expédition ainsi que le matériel manquant. Tout est maintenant prêt et on sait qu’on ne remettra pas les pieds à l’intérieur pour 1 mois. On se dirige vers le début de l’aventure et on effectue nos premiers pas sur le terrain, on doit atteindre le glacier avant de commencer à skier. Les jours et les nuits se ressemblent parce qu’il n’y a pas de noirceur à cette période de l’année. Je me questionne beaucoup lorsque je visite des glaciers sur mon impact dans ces environnements et comment je peux, moi aider à faire changer les choses. Dans les endroits que je visite en tant qu’aventurière, je constate régulièrement les problèmes reliés à la fonte des glaces. J’en discute avec mon amie Arianne Dufour de Protect our Winter parce que je me sens concernée par la diminution de périodes de nos hivers qui rapetissent à un rythme alarmant. La semaine prochaine, je continue ma progression sur le terrain entre whiteout et paysages spectaculaires et je rencontre Émile qui prépare ma nourriture pour mon grand défi d’Antarctique qui arrive à grand pas.

Être en expédition représente pour moi un mode de vie sain et très simple. Pendant l’aventure on apporte que le nécessaire, on mange, on ski, on fait le campement et on dort. Rien de plus compliqué. J’essaie de m’améliorer chaque jour à devenir meilleur en orientation. On se sert du soleil et du vent ainsi que de la boussole pour s’orienter. Ça peut sembler facile lorsqu’il fait soleil mais c’est vraiment différent lorsqu’il y a du brouillard blanc pendant des heures. Je dirais qu’un des plus grands défis c’est de passer à travers les tempêtes quand il y a seulement la petite toile de la tente qui nous protège. On se sent parfois très exposés aux éléments. Pendant que le vent souffle on en profites pour réparer ou nettoyer le matériel. Il est parfois difficile de sortir à l’extérieur pendant plusieurs jours. Au Groenland lors de notre traversée, nous n’avons pas trop eu de conditions extrêmement froides. Un matin lorsque je me réveille je sens que prise à l’intérieur d’une coquille. La gestion de la pluie devient difficile quand celle-ci gèle sur nos tentes et traîneaux. Pour certains qui campent rarement à l’extérieur, aller à la salle de bain peut paraître assez complexe, mais je crois qu’en réalité c’est assez simple! Afin de continuer mes préparatifs pour l’Antarctique je rencontre aujourd’hui Émile Plamondon qui a concocté pour moi plusieurs recettes de repas lyophilisées, des repas ultra léger que j’embarquerai dans mon traîneau lors de ma prochaine expédition. La semaine prochaine toujours sur les skis au Groenland on se retrouve dans une étendue glacée et complètement dégelée et je vous montre l’intérieur d’une station perdue abandonnée au milieu de nul part.

Caroline Côté: Réalisation - Montage - Caméra Vincent Colliard: Caméra Produit grâce à la participation de Helly Hansen avec l'aide de Solutions Financières Demets / Helsport Hey, Mon nom c’est Caroline Cote, je suis une réalisatrice de documentaire d’aventure, et une athlète d’endurance. Les milieux polaires c’est ma passion et je fais tout en mon pouvoir pour essayer de préserver ces milieux là. En décembre prochain je m’embarque dans l’une des expéditions les plus grande de ma vie, l’Antarctique à ski en solitaire pendant plus d’un mois. Afin d’y arriver je dois me préparer, . J’ai pris l’opportunité de faire cette série vidéo pour vous montrer comment je vais parvenir à réaliser mon prochain grand défi. Le trajet que je m'apprête à réaliser sera effectué sur une distance de 1130km que je devrai parcourir en autonomie complète. C'est un projet qui dépasse tout ce que j'ai affronté dans le passé. Je me confronterai à ma propre vulnérabilité, à ma propre solitude.  Seul le soleil m'accompagnera 24h sur 24 dans ce grand désert glacé. Dans mon traineau il n'y aura que le strict minimum, ma petite tente, des sacs de nourriture pour quelques semaines. Je devrai m'adapter, être forte et regarder devant, avancer toujours plus loin. Chaque jour sans arrêt. La moindre petite erreur commise de ma part pourra avoir de grandes répercussions sur la réussite ou l'échec de cette quête. J'ose accepter le défi.  J’ai décidé de filmer très simplement ces capsules avec mon cellulaire. J’ai l’habitude de tourner avec des caméras et du matériel professionnel qui m’empêche de me sentir libre, mais j’avais envie de vous partager sans filtre mon parcours afin de montrer qu’il est simple de pouvoir arriver au même résultat en filmant votre propre aventure. En passant par le Groenland où j’ai traversé en ski le territoire, par Montréal, la ville d’où je viens et la Norvège j’ai passé la dernière année à essayer de devenir une meilleure aventurière polaire. Je vous raconte. Depuis peu avec mon partenaire l’explorateur polaire Vincent Colliard, j’habite en Norvège. C’est l’endroit parfait pour préparer nos expéditions. Quand je n’ai pas de projet d’aventure prévu, je guide dans les montagnes près de la maison. C’est important pour moi d’essayer d’emmener le plus de gens possible en nature afin qu’ils découvrent les montagnes magnifique près de chez moi. Guider c’est aussi arriver à faire vivre des sensations nouvelles. La nature permet d’établir une connexion véritable et authentique les autres. En se confrontant à la montagne ou aux différents éléments météo on se retrouve face à nous même. C’est pour cette raison que j’aime partager ma passion avec les gens de mon entourage. Je vous emmène dans mon quotidien. La simplicité est au coeur de notre mode de vie. Il est important pour nous d’avoir une grande connection à la terre afin de se sentir bien. Entre deux expéditions, il est primordial de revenir à l’essentiel. La beauté se trouve dans chaque petit détail autour de nous. Je quittes maintenant cet environnement pour commencer ma préparation. Aujourd’hui je m’en vais à la de rencontre Stéphane, avec qui je parle des différents tissus adaptés à des situations hivernales, comme celles que je vais vivre en Antarctique. Il me faut des matériaux, résistants, léger et qui respire bien. Si je fais les bons choix vestimentaires cela va me permettre d’aller jusqu’au bout de l’expédition et d’arriver au Pôle Sud. Il est vraiment intéressant pour moi de m’être alliée à l’équipe d’athlètes professionnels Helly Hansen parce que je suis en mesure de tester de l’équipement performant en condition extrême. La semaine prochaine je discute avec mon amie Ariane de chez Protect our Winters de l’impact de la fonte des glaciers sur nos activités d’hiver avant d’aller directement sur le terrain pour tester mon endurance sur la traversée d’automne du Groenland. Est-ce que je serai prête à partir vers l’Antarctique dans quelques semaines pour réaliser mon grand rêve?